fbpx

5 effets de la nature sur la santé mentale

Une étude récente révèle que 8 Canadien·ne·s sur 10 déclarent que les parcs sont encore plus essentiels pour leur santé mentale depuis 2020 (1). Pourtant, il n’est pas toujours facile de se sentir apaisé en ville. Le trafic automobile crée du bruit et de la pollution et les infrastructures bétonnées laissent peu de place à la verdure. Or, de nombreuses recherches scientifiques prouvent l’importance des effets positifs de la nature sur la santé mentale. On développe les 5 raisons de vouloir une forêt urbaine pour une ville plus sereine.

1 - Une réduction du stress

La nature a des bénéfices pour la réduction du stress. Les espaces verts sont une solution à envisager pour prendre soin de soi et de sa santé. Une simple promenade dans un parc ou dans des rues arborées d’arbres peut faire baisser notre niveau de stress, d’inquiétudes et d’anxiété. En effet, une étude menée en 2019 et parue dans Frontiers in Psychology (2) révèle que 20 minutes au contact de la nature suffisent pour que notre organisme régule à la baisse notre niveau de cortisol, l’hormone du stress.

On le sait, le stress et l’anxiété sont répandus dans notre société, et qu’il s’agisse de troubles occasionnels ou plus constants, la nature peut nous aider à nous détendre durablement en envoyant des signaux positifs à notre cerveau. Un parc urbain participe activement à la bonne santé mentale des populations en réduisant les symptômes relatifs à leur gestion du stress. En plus de leurs bienfaits sur l’environnement, cela fait une autre raison de protéger les milieux naturels et de favoriser les espaces verts en ville. 

 


Les effets de la nature sur la santé prouvés par la recherche scientifique

«On a trouvé suffisamment d’études scientifiques et de preuves que la nature implique une baisse du rythme cardiaque, du stress perçu, une baisse du cortisol et d’autres effets sur le système nerveux sympathique et parasympathique avérés.»

Louis Bherer, professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et directeur adjoint scientifique de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal pendant une entrevue pour Radio-Canada, octobre 2021.

Aussi, en réduisant notre niveau de stress, notre dose nature a un impact positif direct sur notre santé physique et diminue le risque de maladies. Un contact régulier avec la nature diminuerait donc les risques liés à la pression artérielle, aux troubles cardiovasculaires et digestifs, à l’hyperthyroïdie et aux infections virales. Dans notre société, le verdissement est donc un enjeu important de santé publique (3) à intégrer dans les aménagements urbains, les bâtiments publics comme les hôpitaux ou même à titre individuel sur son terrain.

2 - Une sensation de bien-être en ville

Les espaces verts sont des oasis de bien-être en ville. L’environnement proche a un impact significatif sur notre bien-être. Une forêt urbaine ou un parc accessible à moins de 300 mètres de son domicile peuvent avoir de nombreux bénéfices sur la qualité de vie (4). Voir, entendre et ressentir la végétation nous procure un sentiment de bien-être immédiat. Les arbres rafraîchissent l’air, embellissent le paysage, amènent de la sécurité et améliorent de fait la santé physique et mentale.

La sensation de bien-être est un effet indéniable de la nature sur la santé. Elle est donc une alliée considérable quand il s’agit de se recentrer sur soi et de se sentir mieux. Dès 10 minutes dans la nature, on voit des effets sur notre santé, mais l’impact est encore meilleur au bout de 2 heures par semaine en nature, souligne Mathew White, professeur de psychologie de l’environnement à l’Université d’Exeter.

C’est pourquoi le programme Milieux de vie en santé de Nature Québec verdit des établissements de santé, des habitats et des lieux communautaires, aménage des classes plein air ainsi que des oasis urbaines et accompagne des citoyens et citoyennes dans la création de ruelles vertes. Ces projets de verdissement permettent de remettre la nature et la santé au cœur des villes pour favoriser le bien-être des populations.

Le saviez-vous ?

En 2022, des médecins canadiens ont commencé à prescrire des ordonnances de « bains de forêt », grâce à des cartes d’accès à des parcs nationaux, aux patients et patientes souffrant de dépression ou de troubles anxieux. Les professionnels de la santé, en se basant sur les données de la recherche scientifique, ont de plus en plus recours à l’effet de la nature pour la gestion des soins, pour prévenir la maladie et pour améliorer l’état de santé général de leur patientèle.

3 - Un sentiment d'appartenance et d'accomplissement

Les activités sociales et physiques en nature répondent aux besoins sociaux et apporte un sentiment d’accomplissement. Un des autres bienfaits de la nature sur la santé concerne le sentiment d’appartenance. En effet, les parcs, en étant des lieux de socialisation et des espaces privilégiés pour les activités physiques, permettent de lutter contre l’isolement. En se sentant appartenir à une communauté (d’amis, de sportives, de résidents de quartier), notre esprit montre une plus grande tranquillité et cela réduit les risques d’anxiété et de dépression.

Les parcs sont des lieux où on se donne rendez-vous, où on marche le temps d’un café et où on pratique le jogging. Ces nombreuses possibilités ont un point commun : elles comblent soit notre besoin d’appartenance qui se manifeste par notre envie d’être aimé, entouré, compris, soit notre besoin de s’accomplir. Ces interactions sociales et activités culturelles et sportives viennent enrichir nos connaissances, nos compétences et apportent un sentiment de réalisation personnelle bonne pour notre santé mentale (1).

 

Rappelons aussi que la pratique du sport libère des endorphines, dont la dopamine, hormone naturelle du bonheur de l’être humain. En faisant du vélo ou de la course au parc, cela active notre production d’endorphines, nous laissant une sensation de bien-être et de sérénité.

4 - Des effets similaires à la méditation

Un autre effet de la nature sur la santé est la relaxation, particulièrement en jardinant (5). Nous le savons, le jardinage est une activité reconnue pour avoir des effets comparables à ceux procurés par la méditation. Être au contact de la nature et se concentrer sur ses mouvements, ses actions et ses sens permettent d’expérimenter la pleine conscience.

Sans s’en rendre compte, l’observation de la biodiversité et le jardinage :

  • impliquent une diminution de la fréquence cardiaque, du rythme respiratoire,
  • améliorent l’estime de soi,
  • calment l’anxiété,
  • diminuent le risque de dépression.

Et pour celles et ceux qui ne s’y sont pas encore mis, ça tombe bien, 2022, c’est l’année du Jardin ! Il est temps de fleurir son balcon, de planter des arbres dans sa cour et de participer à un jardin communautaire. Au Québec, les adeptes sont nombreux et nombreuses : un tiers des Montréalais déclarent jardiner régulièrement (6). Alors, faites comme elles et eux, prenez soin de votre santé et jardinez !

Besoin d’idées vertes pour votre milieu de vie ?

Trouvez des astuces pour entraîner votre pouce vert dans notre Passeport aux idées fraîches ! Profitez des effets bénéfiques de votre environnement naturel proche.

 

Consultez notre guide

5 - Une augmentation de la concentration et de l'énergie

La nature stimule plusieurs zones du cerveau. Elle nous permet à la fois de nous détendre, de nous soigner mais aussi de nous concentrer. Passer du temps dans des parcs et des boisés permet ainsi d’augmenter notre niveau de concentration et nous apporte une meilleure attention. Les arbres ont donc un impact sur l’augmentation de la concentration et de l’énergie.

Chez les enfants, être éveillé à la biodiversité et aller au contact de la nature augmente les capacités cognitives. Il est d’ailleurs de plus en plus courant de voir se développer des classes plein air dans les écoles.

Un autre effet de la nature sur la santé des élèves : la diminution des symptômes de troubles du déficit de l’attention. Les enfants exposés à des espaces verts ont moins de risque de développer un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, selon une équipe de chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique.

Ainsi, la nature nous apporte calme, concentration, sentiment de vitalité et regain d’énergie. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises verdissent leurs locaux et favorisent l’accès à la nature pour leurs employés, remarquant des effets positifs directs sur la productivité.

En ville, les effets thérapeutiques et les bienfaits physiologiques de la nature sur notre santé mentale sont indéniables. Une exposition à la nature nous apaise et nous soigne. C’est pourquoi nous vous incitons à profiter des parcs urbains et de leurs bienfaits, partout au Québec et en toute saison.

En fréquentant régulièrement les espaces verts, les citoyens démontrent aux municipalités leur intérêt pour la nature. En retour, celles-ci prendront conscience du besoin croissant d’intégrer des espaces verts dans la planification urbaine et de la nécessité de favoriser l’accessibilité inclusive des parcs.

Comme le dit l’adage Forêt urbaine, ville sereine !


Références :

(1) – Stark, A., Garrett, JT., Amberber N. (2021). Le Rapport sur les parcs urbains du Canada: Favoriser l’équité et la résilience. Park People Amis des Parcs.

(2) – Hunter, MR., Gillespie BW., Chen SY. (2019). Urban Nature Experiences Reduce Stress in the Context of Daily Life Based on Salivary Biomarkers. Frontiers in Psychology, 10.

(3) -Turner-Skoff, JB. Cavender, N. (2019). The benefits of trees for livable and sustainable communities. Plants, people, Planet. 1. 323-335

(4) – Barton, H. Tsourou, C. (2000). Healthy Urban Planning. Organisation Mondiale de la Santé.

(5) – Wood, C-J. Pretty, J. Griffin, M. (2016). A case–control study of the health and well-being benefits of allotment gardening, Journal of Public Health, 38 | 3. 336-344. 

(6) – Penvern, L. sous la direction de Duchemin, É. (2022). Doctorat en sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et Laboratoire sur l’agriculture urbaine.

Crédit rédaction

Lucie Bédet

Chargée des communications du programme Milieux de vie en santé