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4 étapes pour devenir une ville vivante

Ville vivante. L’expression marque l’esprit. Le vivant, c’est la nature, la biodiversité, la collectivité, l’accessibilité et la santé. Et une ville vivante, c’est une municipalité qui s’assure de faire tout en sa mesure pour prioriser ces éléments. On l’a souvent répété : les villes ont un pouvoir d’action très important. Nature Québec présente donc les 4 étapes pour devenir une ville vivante.

 

On souhaite tous et toutes vivre dans un environnement stimulant et bon pour notre santé. En 2021, Nature Québec approfondit le concept de ville vivante, une notion qui donne des indicateurs clairs pour des municipalités plus saines, plus inclusives et plus respectueuses de l’environnement. 

Cela passe par :

  • l’accès à la nature et le retour de la biodiversité au coeur de l’environnement urbain,
  •  la sécurité des déplacements actifs et assistés,
  • l’esprit de communauté,
  • la vitalité des services et commerces de proximité,
  • l’inclusivité des aménagements et des événements.

Voici donc 4 points à prioriser pour cocher les principales cases d’une ville vivante :

1- Favoriser l’activité physique grâce aux déplacements actifs et assistés

Pour être considérée comme une ville vivante, Nature Québec insiste sur un point : une municipalité doit faire tout en sa mesure pour aménager des espaces sécuritaires pour les piétons, skateur-euse-s, cyclistes et personnes qui se déplacent en fauteuil roulant ou en triporteur. Pour ce faire, il est généralement essentiel de réduire l’espace alloué à l’automobile, pour le dédier aux autres usager-ère-s de la route.

Une ville vivante doit s’assurer que les résidents et résidentes les plus vulnérables aient un accès et une utilisation agréable et sans danger des voies de circulation, avec des sentiers de marche, des trottoirs larges avec des accès en pente, des rues piétonnes ou partagées. Et ce, dans tous les quartiers.

2- Créer des trames vertes et aménager des parcs agréables

Les arbres, les animaux et les plantes sont les indicateurs de la santé d’une ville et de sa population. Quoi de plus vivant qu’un milieu naturel ? Remplie d’animations et de biodiversité, la nature est un élément primordial d’une ville vivante. Créer des chemins arborés qui relient plusieurs parcs entre eux est bon pour les écosystèmes et pour l’attractivité d’une municipalité. 

Les trames vertes, en connectant les espaces verts, permettent non seulement de lutter contre les îlots de chaleur, de réduire la pollution atmosphérique et d’aider le retour de la biodiversité, mais elles augmentent aussi le bien-être et l’activité physique de la population. Il est prouvé scientifiquement que nous sommes plus tenté-e-s de bouger et d’aller se détendre à l’extérieur lorsque les rues sont bordées d’arbres et que les parcs se trouvent à moins de 300 mètres de notre lieu de vie. C’est d’ailleurs une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS): que tous et toutes aient un espace vert à moins de 300 mètres de leur lieu de résidence.

Des espaces verts qui proposent des sentiers en forêt, des terrains de jeux, des points d’eau accessibles pour toutes et tous peuvent à la fois devenir des endroits apaisants et ressourçants pour certains, et des lieux sportifs, de jeux ou de rencontres pour d’autres. Une ville vivante offre de nombreuses opportunités de pratiquer des activités en plein air, avec des rues arborées et aménagées pour inciter à sortir. L’art urbain peut aussi jouer un rôle dans ce sens.

arbresLe saviez-vous ?

Les arbres, bien placés, permettent à la fois de couper le vent froid en hiver, et rafraîchissent la rue en été ou pendant les canicules.

Notre guide offert aux municipalités

Nature Québec offre gratuitement son guide « Implanter des trames vertes et actives à l’échelle municipale », un outil d’accompagnement destiné aux municipalités, afin de promouvoir l’aménagement de trames vertes actives et inclusives. Urbanistes, employés de municipalités et étudiant-e-s peuvent s’inscrire dès maintenant pour recevoir gratuitement un exemplaire de l’outil en format numérique ou imprimé.

 

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3- Démocratiser et rendre les services accessibles à tous et à toutes

Une ville vivante met beaucoup d’énergie et de ressources pour agir contre l’injustice et les inégalités sociales. Cela passe évidemment par plus de moyens aux organismes communautaires, mais aussi par un accès équitable aux aménagements, commerces, services et événements de proximité.

Une ville vivante s’engage activement dans des enjeux tels que:

-la justice climatique et l’adaptation aux changements climatiques ;
la lutte contre la pauvreté ;
-l’aide et le soutien aux personnes en situation d’itinérance ;
-l’accueil et l’intégration des familles immigrantes ;
-l’égalité des chances en éducation ;
-les droits et intérêts des citoyen-ne-s autochtones ;
-l’antiracisme ;
-l’accès aux logements sociaux et abordables ;
-les violences sexistes et sexuelles ;
-la lutte contre les LGBTphobies ;
-la réinsertion sociale… et beaucoup d’autres!

On ne mentionnera jamais assez l’importance de l’approche préventive et la prévention primaire en santé : agir pour une ville plus équitable et inclusive, c’est réduire les risques sur la vie des individu-e-s et prévenir les conséquences sur la communauté.

4- Faire participer la population dans les décisions pour l’aménagement de la ville

Une ville vivante engage sa population à participer à des activités d’information, de consultation et de cocréation afin de proposer des projets réellement représentatifs des opinions recueillis.

Cela peut commencer très simplement en organisant des rencontres ou en joignant des événements existants pour demander aux personnes à proximité des projets ce qu’elles veulent voir et ce dont elles ont besoin comme aménagements. On peut aussi se renseigner à propos de ce qui les aiderait dans leur quotidien et proposer la mise en place de budgets participatifs. Cette étape de la mobilisation citoyenne, accompagnée d’une véritable écoute et d’un processus de conception collective est indispensable pour s’assurer que la démarche est la bonne, que le projet va être utile et approprié par la communauté. 

De plus, Nature Québec souligne l’importance d’aller consulter les personnes qui vivent de la défavorisation ou de l’exclusion sociale. Parfois, ces personnes sont plus difficiles à rejoindre dans ces processus et elles sont souvent délaissées par manque de temps ou de connaissances de la part des municipalités ou des organisations chargées de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. Pourtant, il ne faut surtout pas négliger l’expérience des expert-e-s de vécus. Ce sont souvent les populations les plus vulnérables aux changements climatiques et celles qui subissent frontalement les problématiques de santé liées à leur environnement : pollution, îlots de chaleur, manque de sécurité dans les aménagements…

Valoriser leurs témoignages et les impliquer dans la cocréation favorisera le développement d’un environnement urbain qui conviendra à tous et toutes.

Par exemple, un espace avec des trottoirs larges, des arbres, des descentes de trottoirs conviendra aux familles avec poussettes, mais aidera aussi les personnes aînées avec des marchettes et les personnes qui partent en vacances avec beaucoup de valises. Concevoir une ville adaptée aux personnes les plus vulnérables, c’est concevoir une ville inclusive pour tous et toutes.

En résumé, pour devenir vivante, une ville met l’accent sur l’importance du bien-être et de la santé de la population. Elle s’assure d’être une ville réfléchie avec la population locale qui propose des aménagements adaptés pour que les espaces verts, les événements, les commerces et les services soient facilement accessibles à tous et à toutes par des déplacements actifs ou assistés. Bref, elle tend à être saine, écologique et inclusive !

Crédits

Illustrations : Martin PM

Rédaction:

Lucie Bédet

Chargée des communications