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Ruelle verte : 4 raisons de faire le saut

S’impliquer dans la réalisation d’une ruelle verte, c’est participer à un projet local et écologique tout en améliorant son milieu de vie pour le transformer en oasis de fraîcheur et de verdure. Plus qu’un aménagement paysager, c’est également une façon de troquer les salutations timides pour des rapports chaleureux et amicaux avec son voisinage.

 


Photo ci-contre : Située dans le quartier Montcalm, la Ruelle Buissonnière se démarque par ses arbres matures, auxquels le voisinage est très attaché.


 

Depuis 2017, Nature Québec, via son programme Milieux de vie en santé (MVS), accompagne les groupes citoyens qui souhaitent reprendre en main et verdir leur ruelle. En tout, ce sont 17 ruelles vertes disséminées çà et là dans la Ville de Québec qui ont été accompagnées. Si le but premier du projet Ruelles Vertes demeure l’amélioration des milieux de vie par le verdissement permanent, il s’agit également d’une expérience profondément humaine qui crée des liens forts entre les individus qui y prennent part.

1 - Une ruelle verte pour connaître son voisinage et briser l’isolement

La ruelle est un lieu de connexion et d’appartenance. Elle est l’endroit d’un attachement collectif : on y voit les emménagements et les départs, ses enfants et ceux des voisin-e-s grandir, les plantes et les arbres changer au rythme des saisons. Une ruelle verte est un lieu ouvert à l’expérience ; un projet que l’on vit entre résident-e-s et qui rassemble les forces vives du voisinage.

 

Chemins cahoteux et informels, les ruelles de Montréal, de Québec ou de toute autre ville sont tantôt lieux de transit, tantôt lieux de rencontres, fortuites comme délibérées. Il s’agit d’ailleurs de l’une des facettes les plus évoquées lorsque vient le temps de discuter des bienfaits d’une ruelle verte pour la communauté. Créer une ruelle verte dans son quartier demande l’implication des citoyen-ne-s et permet, conséquemment, de mieux connaître son voisinage.


Photo ci-contre : La Ruelle des Jaseurs, située dans le Vieux-Limoilou, a été baptisée en raison des oiseaux qui s’y arrêtent entre deux vols et des relations chaleureuses qui s’y sont bâties entre les voisin-e-s.


 

« Ça m’a donné l’occasion de connaître mes voisins. On se voyait en auto, mais ça m’a donné l’occasion d’avoir des relations »

– Madame Jolicœur, Ruelle de la Mare aux Canards.

«  Ça nous a permis de connaître beaucoup plus notre voisinage. Après ça, c’est très plaisant de marcher dans notre ruelle […] »

– Mathieu et Lili Plamondon, Ruelle La Souche.

Si la pandémie de COVID-19 et le confinement nous ont appris une chose, c’est que nous sommes des êtres furieusement sociaux et que les liens que l’on bâtit avec les personnes qui nous entourent sont précieux. 

Dans le cadre de l’accompagnement de Nature Québec pour les Ruelles Vertes, la rencontre de l’autre est au cœur de la démarche. Les habitant-e-s sont amené-e-s à discuter avec leurs voisin-e-s et à élaborer ensemble un croquis de leur ruelle de rêve. Nourri-e-s par l’affection qu’ils et elles portent à leur environnement, les citoyen-ne-s mobilisé-e-s tissent des liens privilégiés et créent des amitiés et des complicités d’un bout à l’autre des ruelles.

2 - Le verdissement urbain : agir pour la santé de sa communauté

S’investir dans une ruelle verte, c’est s’inscrire dans une démarche globale qui vise à redonner de la place à la nature en milieu urbain, à lutter contre les îlots de chaleur et à rendre nos villes plus saines, attrayantes et résilientes.

L’imagination et l’inventivité des voisin-e-s sont au rendez-vous lorsqu’il est question de verdir ensemble ! Toutes les surfaces possibles et imaginables sont sollicitées et chacun-e y va de ses propositions : du bac à fleurs aux friches entourant les poteaux, en passant par les plates-bandes, les abords de ruelle et les clôtures qu’on garnit volontiers de jolies plantes grimpantes! On s’adonne aussi avec plaisir à l’entretien d’un jardin, d’un petit parc ou d’un potager collectif si l’espace le permet. Rapidement, la biodiversité va s’approprier l’endroit et la communauté va bénéficier des bienfaits sur la santé attribuables au verdissement.


Photo ci-dessus : Les citoyen-ne-s de la Ruelle Verte du Diable se sont réuni-e-s trois fois afin de construire (plus de bacs !) et planter (toujours plus de végétaux !)


 

Vous voulez en savoir plus sur le projet Ruelles Vertes ?

 Vous souhaitez déposer votre candidature pour un accompagnement de Nature Québec ? Consultez notre site web http://ruellesvertes.org.

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3 - La ruelle verte comme lieu de rencontre, de partage et d’événements

« Il y a eu des spectacles dans notre ruelle verte et des murales installées par Wartin Pantois, un artiste qui est venu faire des photographies. Les enfants jouent maintenant dans la ruelle. Il y a vraiment de l’ambiance. Ça nous a permis d’avoir un environnement plus sécuritaire. Les voitures circulent plus lentement. »

– Robert Poiré, Ruelle du Grand Peuplier.

Belles au bois dormant des noyaux urbanisés, les ruelles vertes nées de l’engagement citoyen accueillent les opportunités de réinventer la vie quotidienne collectivement (1) !

L’apaisement de la circulation automobile, par exemple, dégage de l’espace pour la socialisation, le jeu des enfants, l’agriculture urbaine et les boîtes à livres. Grâce à une démarche de cocréation menée par Nature Québec, les liens entre résident-e-s permettent la consolidation de l’esprit de communauté qui existe dans la ruelle. Les contacts soutenus, la création d’un comité de ruelle verte et les rencontres de planification sont justement quelques-unes des caractéristiques-clés de la démarche MVS. Par la suite, les prétextes pour se rassembler se multiplient presque mécaniquement : à l’apéro, lors de journées pédagogiques, lorsqu’il y a quelque chose à célébrer, autour d’activités de plantation ou d’entretien, pour partager les récoltes… À l’été, c’est aussi le moment de célébrer ensemble les accomplissements lors de fêtes d’inauguration, de jeux éducatifs et collectifs ou d’épluchettes de blé d’Inde ! Les riverain-e-s lèvent leur verre et sortent les grillades pour se rencontrer au cœur de leur projet commun, lequel participe indubitablement au bien-être collectif en ville.


Photo ci-dessus : La Ruelle du Grand Peuplier est une grande cour arrière animée pour tout le monde qui la fréquente. Les aménagements y favorisent le jeu, la rencontre et les activités sociales et culturelles.


 

4 - Un projet qui marche et qui dure : les promesses de la mobilisation citoyenne !

Une ruelle verte, c’est un liant entre les vécus particuliers : c’est créer un sens de l’expérience partagée, un lieu où on s’ancre, à partir duquel on se projette et où l’on construit un devenir commun.

Dans la Ruelle des Mitaines, des panneaux d’interprétation historique ont été installés et la décoration a été enrichie. Au Grand Peuplier, un espace pétanque a nouvellement été aménagé et, en hiver, une patinoire ravie les plus sportif-ve-s. Les années se suivent mais le visage des ruelles vertes change. C’est le miracle de la mobilisation citoyenne !


Photo ci-contre : Le projet de La Ruelle Cachée a été lancé en 2018. Le niveau de mobilisation demeure élevé et les idées multiples dans cette ruelle potagère à qui les années vont à ravir !


 

« Renouveler les projets tous les ans, c’est vraiment important pour garder la mobilisation du monde. Notre ruelle s’aménage petit à petit et ce n’est pas obligatoire de tout aménager la première année. Les projets, il faut en garder pour demeurer actif-ve-s et permettre aux nouveaux-elles arrivant-e-s de s’impliquer ! » Anne-Sophie Quentier, Ruelle Verdoyante.

L’aménagement d’une ruelle verte est nécessairement un projet évolutif. En communauté, avec patience et modestie, les citoyen-ne-s se donnent les moyens d’appliquer leur plan à leur rythme. De la ruelle, on peut souhaiter créer des trames vertes à l’échelle de l’arrondissement… puis même développer un écoquartier ! Et si les voisin-e-s vont et viennent, le travail commun demeure : celui qui a prêté sa brouette et celle qui a planté les graminées diront « présent-e ! » l’année suivante.

Au cours de l’accompagnement proposé par MVS, les citoyen-ne-s fondent un comité de ruelle verte. Cet organe souple dédié à la coordination formalise l’expérience de la ruelle verte et assure la pérennité et l’amélioration du projet. À l’image de la ruelle, celui-ci est convivial et ouvert à la nouveauté : il se nourrit tant de l’énergie des nouveaux-elles arrivant-e-s que de la sagesse de ses membres fondateur-trice-s ! Car quand la glace est brisée, que les relations cordiales sont bien installées et que la communauté est forte d’un objectif commun, il y a fort à parier que toutes et tous voudront passer Go! et réclamer plus de vert.

Des questions?

Nicolas Pelletier

Chargé de projet Ruelles Vertes et mobilisation citoyenne

Crédits rédaction : Nicolas Pelletier

Révision : Lucie Bédet, Catherine Bégin, Sarah Provencher


Références

(1) Mamadou Bhoye BAH, Nicolas Montpetit et Simon Octeau, « La ruelle verte : un patrimoine du commun où déployer une éducation à l’inclusion », Éducation relative à l’environnement [En ligne], Volume 14 – 2 | 2017 – 2018 | 2018.